Des airs d’Yvain au Grand Théâtre de Reims
Compositeur à succès de l’Entre-Deux-Guerres, Maurice Yvain se lance dans l’écriture d’opérettes et de comédies musicales à dater du début des Années folles. Retour sur deux d’entre elles jouées pour la première fois au Grand-Théâtre de Reims dans les années 1940.
Pas sur la bouche
Automne 1944. Délivrée depuis deux mois à peine du joug nazi, la Cité des Sacres se livre à la joie et à la légèreté dans une grande ferveur de libération. Et c’est un vent de gaieté parisienne qui souffle sur le Grand-Théâtre de Reims avec l’opérette d’Yvain Pas sur la Bouche créée initialement en 1925. C’est en 1922, au sortir d’une autre guerre, qu’Yvain avait composé Ta Bouche à l’intrigue burlesque colorée de mélodies enjouées. Composée dans la même veine, Pas sur la bouche, allie vaudeville et rythmes jazzy.
La presse locale de l’époque ne tarit pas d’éloges sur les prestations des comédiens. En particulier Marcel Lamy qui avait triomphé quelques mois plus tôt dans Dédé la musique. L’accent est également mis sur le quatuor féminin (Yvonne Dariés, Anna Martens, Lucy Debret, Manou Nelsy) qui avait su offrir « un baiser du plus charmant coloris » au quintette masculin.
Là-Haut
« Là-Haut, c’est le paradis » s’enthousiasme un journaliste de L’Union pour évoquer cette autre opérette d’Yvain créée initialement en 1923 sur un livret de Yves Mirande et Gustave Quinson et présentée pour la première fois à Reims en novembre 1949. Là-Haut est une véritable « fresque paradisiaque » qui se moque allégrement d’un Saint-Pierre « un peu bougon mais pas mauvais diable au fond ».
Gérard Boireau y tient le rôle phare d’Evariste Chanterelle, premièrement interprété par un certain Maurice Chevalier. La mise en scène, quant à elle, est signée Marcel Chambon alors directeur du Grand-Théâtre de Reims. Le corps de ballet ainsi que la direction de l’orchestre, sous la baguette de Paul Ethuin, font également sensation.