TRIPTYQUE PRELJOCAJ

Comme un trait d’union entre passé et présent, Angelin Preljocaj met en miroir deux pièces fondatrices de son répertoire et une création récente pour douze danseurs. Un triptyque qui nous plonge dans l’univers foisonnant d’un des plus grands chorégraphes contemporains.

En quatre décennies de création, Angelin Preljocaj n’a cessé de diversifier ses sources d’inspiration – picturales, littéraires, musicales, religieuses ou politiques – pour questionner le corps et le mouvement. Pour cette soirée, il présente trois moments distincts de son œuvre. En préambule, Annonciation, pièce créée en 1995 pour deux danseuses, reprend le thème de la maternité annoncée à Marie par l’ange Gabriel. D’une grande force dramatique, ce duo conjugue extase et douleur, dans un face à face alliant puissance charnelle et images sacrées, traversé par les réminiscences des tableaux de la Renaissance italienne. Place ensuite à Torpeur, la dernière création du chorégraphe. Entre indolence et grâce languissante, douze danseuses et danseurs donnent forme à cet état de corps suspendu, comme une invitation au lâcher-prise. Une pièce où la fluidité du mouvement irrigue une sensualité à fleur de peau sur la musique répétitive du compositeur 79D.

En troisième partie, l’énergie puissante et sauvage de Noces, pièce fondatrice de 1989, emporte tout sur son passage. Sur la partition de Stravinsky, dix danseurs s’affrontent au cœur d’un rituel barbare. La danse combative y dénonce la violence des mariages arrangés, dans lesquels les femmes ne sont que monnaie d’échange, à l’image de poupées de chiffons projetées par les interprètes. Une fresque en trois chapitres qui nous apporte une lecture passionnante du travail d’Angelin Preljocaj.

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